L’éco-conception des services numériques : un réflexe nécessaire pour maîtriser les consommations

Sites web, logiciels, applications, tous concernés par les enjeux environnementaux dès la conception.

Le numérique, le continent qui consomme autant que deux France

 

Le monde numérique continue son expansion, connectant toujours plus d’internautes, de terminaux et de serveurs.

Selon un récent rapport de The Shift Project, plus de 300 millions de tonnes de CO2 ont été produites par la consommation de vidéos en ligne en 2018. Sont concernés par cette étude le visionnage de vidéos sur Netflix, le partage de vidéos sur Facebook, le défilement des stories Instagram ou l’écoute de la musique sur YouTube, etc…

 

Des chiffres alarmants :

(source)

  • 10h de film en HD contiennent plus de données que l’intégralité des articles en anglais de Wikipédia.
  • La vidéo en ligne consomme 80% de l’ensemble de la bande passante d’internet
  • Elle a été responsable de 300 millions de tonnes de CO2 en 2018, soit autant que l’Espagne. Cela représente 1% des émissions mondiales.
  • Les services de vidéos à la demande (Netflix, Amazon Prime, OCS…) rejettent autant de gaz à effet de serre que le Chili (où les industries au charbon représentent 77% des émissions nationales de CO2)

La réalité est là : des millions d’utilisateurs utilisent chaque jour des solutions trop gourmandes et pas suffisamment optimisées, et l’impact environnemental est conséquent. Et contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les data centers, mais les terminaux utilisateurs qui ont le plus d’impact : ils sont en tête des chiffres dans tous les domaines (déchets, gaz à effet de serre, énergie, …) sauf pour l’eau, où les data centers et les infrastructures réseaux prennent la première place. Il est donc primordial de repenser les solutions, afin de prolonger la durée de vie des terminaux, et de limiter l’utilisation de leurs ressources, tout en gardant en tête que l’on peut également agir en parallèle sur les serveurs et donc les data centers (en savoir plus).

 

L’éco-conception, pour l’écologie, la qualité et la réussite

Pour arriver à réduire ces impacts, on utilise l’éco-conception, une démarche standardisée, employée dans l’industrie depuis plus de 15 ans, et qui vise toutes les étapes du cycle de vie d’un produit. Certaines normes ISO viennent certifier cette démarche d’éco-conception, preuve qu’il s’agit réellement d’une démarche de qualité.

L’éco-conception n’est pas un élément bonus à ajouter aux projets, mais s’inscrit dans une démarche globale, et doit être, dans l’idéal, prise en compte dès la conception du produit. Loin de se limiter à un impact environnemental (qui est déjà d’une importance majeure), la prise en compte de ces considérations permet de mettre en place une démarche globale visant à éviter les fonctionnalités inutiles, et à créer un produit de qualité, avec les fonctionnalités nécessaires, le tout utilisant le moins de puissance informatique possible. Cette démarche s’associe également très bien à celles existantes pour l’accessibilité, la sécurité ou la qualité, par exemple. On obtient donc au final une meilleure conception, qui assure un taux de réussite du projet plus élevé, mais aussi une solution plus performante, moins gourmande et axée sur l’utilisateur.

Cela permet également de lutter contre l’obsolescence programmée, qui concerne aussi bien les machines que les logiciels, comme le souligne le collectif HOP dans son livre blanc (page 33).

Éco-concevoir un service numérique, c’est « trouver le meilleur équilibre possible entre le niveau de performance (ou de qualité de service) à atteindre et la quantité de ressources (informatiques comme humaines) nécessaires pour atteindre cette performance ».

 

Une démarche qui profite à tous

Cette démarche est profitable, car elle apporte un gain non négligeable à tous les acteurs d’un projet :

Les utilisateurs finaux obtiennent un logiciel, application ou site web qui se concentre sur l’essentiel (ce qu’ils veulent faire), et qui n’est pas surchargé de fonctionnalités ou contenus inutiles et/ou lourds. Temps de chargement réduits, applications plus légères au téléchargement comme à l’installation, images qui s’affichent immédiatement… Tant de critères qui font la différence auprès d’un utilisateur, qui peut se désintéresser rapidement d’un site ou d’une application s’il se retrouve à attendre indéfiniment.

L’entreprise propriétaire de cette solution, en plus d’attirer et de conserver plus de clients grâce à un service efficient, montre son attachement aux questions écologiques. On peut aisément imaginer que nombre de clients seront enthousiastes à l’idée d’utiliser un service éco-conçu et plus responsable. On constate d’ailleurs que c’est une préoccupation grandissante : il ne se passe pas une heure sans que plusieurs sites ne soient testés par des internautes au travers d’ecoindex, pas un mois sans que des articles n’apparaissent sur la consommation énergétique ou la consommation des données mobiles générées par les applications (cf. graphique ci-dessous)Ce qui prouve bien l’intérêt des utilisateurs pour ces questions écologiques et économiques.

Voici par exemple le site Greenspector qui fait état des données consommées par les applications GPS les plus utilisées.

Cette démarche assure aussi une moins grande saturation du réseau (pour les services en ligne), qui peut engendrer des économies, et elle n’est pas si complexe à mettre en place : nombre d’outils existent, et on trouve des moyens d’actions à tous les niveaux, des plus simples aux plus complexes. On répond également à des standards ISO, qui peuvent être un moyen de se démarquer de la concurrence et d’afficher son engagement, mais aussi de se préparer aux prochaines législations qui devraient apparaître dans les prochaines années, demandées par divers collectifs d’utilisateurs, et auquel notre domaine n’échappera pas.

 

Déjà adoptée par des entreprises de toutes tailles

Il y a quelques années déjà, LinkedIn et IBM annonçaient avoir divisé par plus de 100 le nombre de serveurs nécessaires en éco-concevant leurs services numériques. De nombreuses entités pratiquent l’éco-conception dans le domaine digital (cette pratique étant déjà courante depuis une quinzaine d’années dans les autres domaines), notamment la Banque Cantonale de Fribourg, La Poste, les opérateurs télécom français, et nombre d’autres entreprises, de toutes les dimensions.

Concrètement sur le site de la commission européenne l’empreinte environnementale a été divisée par 2 et sa note Ecoindex est passé de F à C, seulement en limitant l’affichage des actualités qui était de 75 à 10 ! (source p.26)

 

Ensemble vers un monde plus vert et plus durable

 

Considérant le contexte actuel, nous devons de mutuellement nous encourager à aller vers l’écoconception : c’est un moyen de réduire notre empreinte environnementale, mais aussi les coûts en production, et d’améliorer l’expérience utilisateur, les performances et les chances de réussite de tout projet.

Tout en se méfiant du greenwashing*, il est possible de s’appuyer sur des outils et connaissances fiables (labels, référentiels, certifications, outils de mesure, …) afin de mesurer et de réduire l’impact écologique de nos entreprises, dans notre intérêt à tous.

*L’écoblanchiment, ou verdissage, aussi nommé greenwashing, est un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation (entreprise, administration publique nationale ou territoriale, etc.) dans le but de se donner une image de responsabilité écologique trompeuse.

 

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Apitech compte depuis plus de 20 ans de nombreuses expériences dans la collecte et le traitement des données. Que ce soit dans le secteur public, le secteur industriel ou le secteur tertiaire, Apitech a constaté au fur et à mesure des projets que l’optimisation des plateformes était déjà un enjeu crucial.

Outre le gain économique, les sociétés prennent maintenant aussi conscience des consommations qui se multiplient sur divers périphériques.

L’enjeu de la performance a toujours été intégré à nos réalisations, dorénavant nous vous proposons de réaliser une analyse de votre site internet grâce à des outils reconnus (eco-index, ecometer, etc)

Afin de vous aider à mesurer vos indicateurs clés de performances, et si vous êtes intéressés et curieux de connaître votre score d’éco-conception, renseignez votre adresse mail et votre url.

Par la suite nous échangerons sur les préconisations et axes d’amélioration sur lesquels nous pourrions travailler et vous disposerez d’une comparaison de votre score par rapport à la moyenne de votre secteur !

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